Quand les mots détruisent
Le premier ado que je reçois vient pour une phobie du vomis. L'autre parce qu'il tape et insulte les autres élèves du lycée. L'une est une fille, l'autre un garçon. L’un s écroule, l'autre attaque. Il y a aussi un troisième, plus jeune, en école primaire. Son corps est complément recroquevillé sur le fauteuil lors de la première séance et parle à voix basse et regardant sa mère à chaque fois que je lui pose une question. Le premier ne veut plus aller à l école, le second se languis de finir ses études et la troisième veut se suicider. Les trois sont harcelés, l'un depuis des années.
Il ne suffira pas d'alerter et de faire des campagnes éducatives mais aussi savoir qu'il est difficile pour la victime de dénoncer les faits car justement le harcèlement est UN TRAUMATISME qui va induire les mécanismes défensifs traumatiques classiques comme l'isolation, l'évitement et plus puissants dont la dissociation, l'anmésie totale ou sélective, l'isolation de l'affect, la dépersonnalisation,la déréalisation etc. Comme dans tout traumatisme des déconnections vont se mettre en place avec des mécanismes dissociatifs permettant d'enfouir la douleur insupportable pour se protéger... et malheureusement supporter. Le traumatisme pourra refaire surface à tout moment même des années après dans un cercle vicieux.